Avez-vous compté les messages sur les réseaux proposant une activité avec un sarcastique “De toutes façons, tu n’as que ça à faire” ? Moi non plus. Mais en fait, ça m’agace.J’ignore comment vous avez traversé cette première semaine, pour ma part, comme je le disais il y a quelques jours, elles ont été marquées par une sorte de sidération molle. Fascination morbide pour les flux continus d’information déversés sur les réseaux commerciaux ou les sites de presse, frénésie de téléchargement de contenus gratuits “pour s’occuper durant le confinement”, échange de messages avec des gens à l’autre bout de la France. Rétrospectivement, c’est cette dernière partie que je préfère – et que je veux conserver après – quelle que soit la forme qu’il prendra.
Pourtant, j’en ai assez de ne rien faire – ou si peu, trop peu. Et je n’ai pas envie de me disperser dans la profusion d’occupations proposées. Je ne sais que trop bien faire. J’ai la chance d’avoir du temps, tâchons de l’employer intelligemment. C’est la meilleure manière de rendre hommage à ceux qui se battent pour que tout continue à tourner – et qu’un minimum de nos concitoyens y restent.
Alors en vrac, j’ai envie
- de lire une bonne fois “Manuel de transition”, de Rob Hopkins, et de préparer son application avec la nouvelle équipe municipale dans mon village ;
- de militer davantage pour une optimisation du numérique – réduction des volumes d’emails, des flux de données, rationalisation des échanges sur les réseaux ;
- d’employer plus efficacement mon temps.
Je ne compte pas verser dans une frénésie productiviste mais tout de même, j’en ai marre que ce qui devrait être un électrochoc, pour moi qui ai le privilège d’avoir en effet du temps disponible, soit une semaine molle, comme ces semaines de vacances où se dit qu’on va accomplir plein de trucs pour arriver à leur terme en constatant qu’on n’en a rien fait.
En d’autres termes, j’en ai marre du Wait and see. La pandémie avance. Je ne suis pas ni soignant ni chercheur, et tout ce que je peux faire pour empêcher la propagation du virus, c’est de respecter les consignes d’hygiène. Cependant, si je veux que tout ce qui a entraîné cette crise soit évité à l’avenir, il va falloir sérieusement changer la société.
Donc : Act and see.