Littérature courte, Microfictions et Histoires minute

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Amateurs d’écriture avec contrainte, férus d’histoires minute, fans de l’Oulipo – ici plutôt “Oulicou”, Ouvroir de Littérature Courte, bienvenue ! Vous trouverez ici j’espère votre bonheur, sinon une escapade bienvenue.

Je publie en effet sur cette page une microfiction quotidienne en 500 caractères. Écrites et publiées simultanément (ou à peu près) sur mon compte Mastodon @Microfiction@mastodon.social, ces histoires courtes suivent le plus souvent les consignes du #Writever. Ce défi d’écriture propose un mot par jour, pour composer une histoire en un tweet, et ce chaque jour. Vous pourrez lire ici ces courts fragments de littérature sans même avoir besoin de vous inscrire sur la gazouillante plateforme.

Et pour encore plus commodité, vous pouvez vous abonner pour recevoir chaque dimanche par mail toutes les histoires publiées dans la semaine !

Un cahier dont les pages sont remplies d'histoires courtes et de microfictions manuscrites
  • 18 mai 2024 : Ouistiti

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    La planète hébergeait de charmants petits ouistitis comme forme de vie locale la plus évoluée. Les scientifiques en conclurent un peu vite que l’endroit en était au même stade que la Terre quelques millénaires après la disparition des dinosaures, quand les premiers primates gagnèrent en taille.

    Jusqu’à se rendre compte que ces singes évoluaient en très larges groupes. Comme les piranhas de nos fleuves.

  • 17 mai 2024 : Mangrove

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    La savane, je comprends. La jungle aussi. Des territoires assez marqués pour produire des prédateurs qui exploitent un environnement bien définis, ça me convient.

    Mais la mangrove, je déteste. C’est tout à la fois du marais, de la rivière, de la forêt, on ne sait pas où on met les pieds et de quoi se méfier. De tout, vous allez me dire, bien sûr. Mais je ne peux pas prévoir une défense qui fonctionne contre tout.

    Ou alors si. Ne pas aller dans la mangrove.

  • 16 mai 2024 : Avocatier

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    C’est quoi, cette frénésie de faire germer les énormes noyaux de l’avocat, toujours ? Comme si on allait réussir à faire pousser une plante qui pourrait porter des fruits dans un salon d’appartement mal éclairé et mal chauffé, alors que l’avocatier adulte fait 10 m et ne porte ses fruits qu’avec une température moyenne supérieure à 21 ° C ?

    Quoi ? Le nom “avocat” dérive d’un mot en nahualt qui voulait dire… testicule. Ah. Ça explique bien des choses.

  • 15 mai 2024 : Pourquoi

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    J’ai oublié le pourquoi du comment. Je ne comprends même pas la signification de cette expression. Je perds mon vocabulaire. Le sens des mots devient confus.

    Ils ont dit que ça pouvait arriver. C’est un des symptômes.

    La maladie a cet effet.
    Elle ne nous rend pas bêtes.
    Les mots s’en vont.
    On en a de moins en moins.

    Quand c’est très grave, et ben, quand on parle, c’est comme si on avait quatre ans.
    C’est le docteur qui me l’a dit.

  • 14 mai 2024 : Capybara

    Le quokka, rongeur sympathique à la mine naturellement réjouie, passe pour l’animal le plus souriant et le plus gentil au monde. Pure déformation anthropomorphique, mais admettons.

    Quand mon guide me signala la présence de capybaras dans la région, l’exotisme du nom me mélangeait les pinceaux et j’accueillais la nouvelle avec un sourire. Jusqu’à ce que ces ragondins géants ravagent notre camp.

  • 13 mai 2024 : Mourir

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    Personne ne veut mourir. Même les plus désespérées, les plus malades, n’appellent pas la mort – elles souhaitent juste la fin de leurs souffrances. Proposez-leur une autre solution (le réconfort, la guérison, au hasard), vous verrez que tout sera préférable à la mort.

    Sauf les étoiles. Elles ne sont ni pressées ni effrayées d’y arriver. La mort est un commencement. Pour celles qui deviennent trou noir, ce début est une fin pour tout ce qui les entoure.

  • 12 mai 2024 : Rideau

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    Ses illusions où il escamotait des objets toujours plus grands lui valaient une renommée internationale.

    À l’issue de l’ultime représentation de sa dernière tournée, après deux heures de spectacle à faire disparaître de la pièce à la voiture, il s’inclina sous les vivats de la foule, et le rideau retomba sur la scène.

    Quand il se rouvrit pour le rappel, tout avait disparu. Décor, accessoires, magicien. Ne restaient que les coulisses nues du théâtre.

  • 11 mai 2024 : Dragon fruit

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    S’inventer un nom de plume scandinavisant.

    Démarrer une série de polars parodiques dans le milieu de la cuisine, sur les trafics de denrées exotiques.

    Intituler le premier tome “The girl with the dragon fruit.”

  • 10 mai 2024 : Chat persan

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    L’interprète chargé des transcriptions passa en cour martiale après la débâcle des “chats persans”, ces créatures d’apparence féline qui avaient massacré tous les explorateurs de cette planète. L’enquête avait montré que la traduction avait correctement retransmis les informations des langues indigènes. Jusqu’à un certain point.

    En effet, les chats étaient “perçants”.

    C’était la première fois qu’on jugeait quelqu’un pour une faute d’orthographe.

  • 9 mai 2024 : Gratter

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    L’anneau à mon doigt étincela et je levais un sourcil. Il m’octroyait le don de langue. En prêtant l’oreille, alors que l’abomination approchait inexorablement, je déchiffrai ses borborygmes. Un langage, en effet. Je me raclais la gorge et expliquais à mes compagnons.

    – Cette… Chose… n’est pas agressive.
    – Elle est drôlement prêt, pourtant !
    – Elle veut juste… qu’on la gratte.
    – Hein ?
    – Comme un gros chat. Elle réclame des câlins…