Littérature courte, Microfictions et Histoires minute

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Amateurs d’écriture avec contrainte, férus d’histoires minute, fans de l’Oulipo – ici plutôt “Oulicou”, Ouvroir de Littérature Courte, bienvenue ! Vous trouverez ici j’espère votre bonheur, sinon une escapade bienvenue.

Je publie en effet sur cette page une microfiction quotidienne en 500 caractères. Écrites et publiées simultanément (ou à peu près) sur mon compte Mastodon @Microfiction@mastodon.social, ces histoires courtes suivent le plus souvent les consignes du #Writever. Ce défi d’écriture propose un mot par jour, pour composer une histoire en un tweet, et ce chaque jour. Vous pourrez lire ici ces courts fragments de littérature sans même avoir besoin de vous inscrire sur la gazouillante plateforme.

Et pour encore plus commodité, vous pouvez vous abonner pour recevoir chaque dimanche par mail toutes les histoires publiées dans la semaine !

Un cahier dont les pages sont remplies d'histoires courtes et de microfictions manuscrites
  • 25 avril 2024 : Hier

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    – Je ne suis pas très satisfait de ma journée d’hier. Oh, je ne dis pas, il y a quelques moments agréables, mais très quotidiens, je les revivrai sans difficulté. Par contre, j’aurais vraiment pu mieux faire.

    L’employé écoutait patiemment.

    – Donc je me demandais…
    – Vous souhaiteriez échanger deux demain pour cet hier ? Vous êtes bien sûr ? Cette journée n’avait pas l’air exceptionnelle.
    – J’aimerais justement qu’elle le devienne !

  • 24 avril 2024 : Perpétuelle

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    – C’est une machine perpétuelle.
    – Comment ça ? Un mouvement ininterrompu est physiquement impossible.
    – Pas si c’est une machine à voyager dans le temps.
    – Allons, c’est une autre impossibilité. Déplacer un objet dans le temps non seulement demanderait une quantité d’énergie incommensurable, mais l’énergie générée par le paradoxe du déplacement… oh. Oh.

    Je souriais. Il avait compris.

    – Tu as trouvé comment alimenter la machine avec l’énergie du paradoxe ?

  • 23 avril 2024 : Seconde

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    À la seconde où il entra dans la location, il le regretta. L’endroit était vivant – la propriétaire avait décoré l’endroit avec goût et talent, tout impeccablement rangé. Et pourtant, chaque trace de sa vie à elle était présente. Elle avait prévenu qu’elle vivait ici et laissait ses affaires personnelles – à l’exception d’un placard et d’une pièce fermés.

    Cela n’empêchait pas l’âme du lieu de hurler son histoire. Et cette histoire lui faisait mal.

  • 22 avril 2024 : Impatiente

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    Dans quelques minutes, les portes allaient s’ouvrir. Elle n’en pouvait plus d’attendre. À vrai dire, elle ne vivait que pour ces moments, où elle était sur le devant de la scène. Tous ces regards braqués sur elle, dans l’attente impatiente du grand moment, leurs sourires qui illumineraient peu à peu leur visage. Et quand elle annoncerait la fin, leur soulagement, grâce à elle.

    L’horloge murale du bureau était une diva méconnue.

  • 21 avril 2024 : Souvenir

    Elle préparait sa vie avec une seule envie. Qu’elle soit la plus mémorable possible. Pas pour les autres, et pas au sens glorieux où on l’entend trop souvent. Juste, que ces sorties, ces voyages, ces lectures, construisent autant que possible de doux souvenirs dans lesquels elle aimerait se replonger, plus tard.

  • 16 avril 2024 : Vieux

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    À quel âge est-on vieux ? L’enfant de 4 ans considère quiconque dépasse 1m50 comme Mathusalem. L’ado dénigre les adultes comme des barbons qui n’y comprennent rien. L’adulte jouit de sa relative tranquillité sans comprendre que ses aînés sentent leurs jointures craquer…

    Et nos grands-parents sourient de notre naïveté. Nous n’avons encore rien vu ! N’est-ce pas sujet de réjouissance ?

  • 15 avril 2024 : Lenteur

    À plus de 43 000 km/h, elle détenait le record de vitesse pour une tortue. Dans tout l’univers, aucune autre n’allait aussi vite. Et pourtant, à son échelle, elle reflétait la lenteur proverbiale de son espèce.

    Flottant à travers les espaces glacés du vide intersidéral, la Grande A’Tuin portait son monde, patiemment.

  • 14 avril 2024 : Prédiction

    Ses prédictions ne se réalisaient jamais – ce qui l’arrangeait bien.

    Après tout, pourquoi les faire, pourquoi en avertir les gens, si ce n’était pour qu’ils prennent les mesures nécessaires afin qu’elles n’adviennent pas ?

  • 4 avril 2024 : Perdre

    Les recherches pour les pilotes d’essai de la première machine à voyager dans le temps s’avérèrent plus complexes que pour d’autres appareils.

    Nombre de casse-cous arrivaient en affirmant n’avoir rien à perdre : ils étaient prêts à risquer leur vie, leur santé, physique ou mentale.

    Et pourtant, tous rechignaient – de façon compréhensible – quand l’équipe leur disait que la machine pourrait jusqu’à les effacer des souvenirs de tous ceux qui les avaient connus.

  • 3 avril 2024 : Calendrier

    Le calendrier se remplissait aussi vite et bien que le carnet de commandes. Des jours et des jours de travail passionnant en perspective. Et puis soudain ce constat. Il manquait un créneau pour le reste. Pour la vie.